Avant la DS, le online était réservé aux gens bizarres qui s'enferment dans des sous-sols sombres pour jouer au GIGN ou à l'épuration ethnique. Avec l'arrivée de tout ces quidams fans de moustaches, on assiste à des dérives comportementales proche du conducteur automobile.

"Le courage et la virtualité, le mal et le remède"[1]

Comme beaucoup, mes premières vraies parties online ont eu lieu depuis décembre dernier sur la DS. Pourtant j'aime les jeux, et j'avais un ordi et un bonne connection depuis un moment. Mais bon, les FPS ça n'a jamais été mon truc. Et les RTS ça prend 3 heures la partie, c'est pas rentable.

Et v'là Nintendo qui se ramène, l'air de rien avec sa console moche, et un concept de ouf : jouez à MarioKart, mais pas contre l'IA pourrite [2], non non. Contre n'importe qui de la planéte !! Bon, surtout contre des habitants aisés des pays industrialisés avec l'ADSL et le wifi, mais quand même...

Et même pas un bug au lancement, les gars. Ils se sont mis à l'abri derrière une interface online imparamétrable et austère au possible, mais ça file droit. La communauté s'étend, les forums voient pleuvoir des codes amis de partout ("T'as le mien ? File-moi le tien. On se dit quelle heure ?"), bref l'infini des possibles à portée de pouce.

Mais le mauvais côté des jeux, c'est qu'il faut bien un perdant. Et que tant que c'est l'ordinateur, ça va. On peut l'insulter, le taper, dire qu'il triche, que c'est lui qui fait marcher le bizness, qu'il s'arrange bien ce vendu. Mais là non. On est dans une société de compét', gros. Et l'adversaire est simplement meilleur, et on l'imagine bien se foutre de nous à l'autre bout du monde. Et on est submergé d'impuissance, ivre de vengeance.

Puis un bon jour, un jour où on humilie à notre tour. Un jour où on se dit que ça valait bien la peine de perdre. Ca fait de l'expérience, ça rend humble, et ça donne un goût plus sucré à la victoire.
Mais ce jour là, on découvre aussi la bassesse et la couardise : on découvre l'homme QUITTEUR.

Les jeux DS online ont cette particularité que si tous les adversaires se déconnectent, le vainqueur ne marque aucun point. Nada, nichkeut, zeuk, arrète de gratter. Les quitteurs eux-mêmes baissent leur stats d'office en se déconnectant sauvagement. Mais l'important n'est pas là. L'important c'est de vous avoir empéché de marquer vos points. Un comportement parfaitement condamnable donc. Dénué de tout sens de l'honneur. Brisant d'un coup d'un seul la belle image d'un monde de joueurs jouant pour le plaisir et l'amitié.

Tour Effeil maintenant.
Place de la Concorde et boulevard périphéque. Le conducteur provincial qui mets les roues dans cette jungle enchaine les traumatismes. On le double par la gauche, par la droite. 0,007 sec après le passage du feu au vert trois klaxons colériques et impatients le poussent au cul. Les voies de droites deviennent des parkings si on a des warnings en état de marche. Les insultes pleuvent derrière les vitres fermées. La voie des bus est réservée à ceux qu'ont des vraies couilles, qui disent feuk et qui prennent leur destin en main.
Si il souffre et condamne ces comportements dénués de tous civisme, le provincial n'en reste pas moins un homme. Et l'homme : 1) apprend vite 2) n'aime pas trop l'idée d'être le bon con de service. En clair : "Si les autres le font, pourquoi pas moi ?".

Et en avant Guingant.
Que je te double par la droite sur la voie des bus, prends-toi ce coup de klaxon espèce de pétasse, tu vas avancer pépé ou j'te pète ta Clio de m...

Retour sur MarioKart.
8 minutes à regarder une roue tourner, avec une boucle musicale de 23 secondes en fond sonore, avant de trouver des adversaires Online. Et puis y a ce connard de Yoshi qui a une chance de bâtard sur la ligne de l'avant dernière course.
Raah, c'est trop les boules. Tu vas voir toi... POWER OFF.

Notes

[1] copyright Pierrot, un ami philosophe

[2] si vous avez déja capté les joueurs ordi vous remonter en un clin d'oeil aprés une carapace rouge, ou d'autres se laissant dépasser sciemment après le premier tour de piste; vous avez une idée du truc.